Arrêtons-nous et observons cette construction simple qui s'harmonise avec la nature qui l'entoure en une symbiose avec l'homme qui le conduit instinctivement à la méditation et à la prière devant la mer, symbole de puissance et d'infini, où l'homme si petit, éprouve un sentiment de tristesse, la grandeur et le mystère de l'Univers. Parmi toutes les abbayes édifiées vers 1222, y compris celle de S. Maria dé Stellis et celle de S. Nicolò de Carbonaria placées l'une aux pieds et l'autre au sommet du Falerzo, l'Abbaye de Olearia est la seule qui soit restée intacte jusqu'aujourd’hui, même si une partie est devenue une habitation privée.
L'ermite Pietro et son neveu Giovanni de 11 ans, furent les premiers fondateurs, pour ainsi dire, de l'Abbaye où à ce temps là, et en ce lieu, se trouvait un pressoir.
Grâce à l'autorisation de Leone, le premier évêque d'Amalfi, les deux ermites purent vivre là en faisant des travaux en osier que le petit Giovanni vendait au marché de Amalfi.
Quand Pietro mourut, le jeune Giovanni retrouva autour de lui de nombreux disciples; ces moines sentirent la nécessité de construire le Couvent qui devint ensuite une Abbaye Bénédictine avec le premier abbé TAURO, dans la pierre tombale se trouve juste après l'entrée. En 1589, après la mort du dernier abbé. L’Abbaye Bénédictine et tous ses biens devinrent de propriété d’Amalfi. En descendant encore par la route tortueuse et après la Tour Normanne appelée aussi «Torre delle Formicole» (1590) nous arrivons finalement à Maiori ou «Rheginna Mayor», construite au IX siècle par le Prince de Salerno Sicardo.
Cette splendide petite ville de la Campanie et sa voisine Minori étaient traversées par deux fleuves de différent débit et à cause de cela, après quelques vicissitudes historiques, leurs noms devinrent Regina et Reginella (Maiuri et Minuri).
Maiuri fut, pendant de nombreuses années aux dépendances de Amalfi; elle fut ensuite saccagée par les Pisans, ennemis des habitants d'Amalfi. Grâce à ses côtes basses et à l'abri des vents, sa population pouvait construire des bateaux; elle eut ainsi, bientôt, une puissante flotte marchande, qui lui permit d'établir des rapports commerciaux avec d'autres ports; ceci apporta une période de tranquillité prospère.
La première moitié des années 1600 est pour Maiori le début d'une période funeste: en 1656 une épidémie de peste réduit la population à moins de 1000 habitants. Le trafic d'hommes et de marchandises du à l'activité commerciale furent la cause principale de cette épidémie.
Mais le mauvais sort ne finit pas là: en 1954 le fleuve déborda; une. terrible alluvion détruit de nombreuses habitations. Les Maiorais, peuple tenace et courageux fiers de leur ville située dans un vrai coin de paradis, commencèrent tout de suite à restaurer et à reconstruire la ville, que nous pouvons sans doute appeler aujourd'hui la «Perle» de la côte Amalfitaine.
Cette petite ville tranquille, le climat tout à fait agréable rendent l'habitant de Maiori cordial et sympathique, et complètement conscient d'appartenir à ce merveilleux paysage.
A partir de l'an 800, des murs et des tours furent construits pour défendre la ville car sa position sur un lieu en plaine la rendait vulnérable; ses limites étaient au Sud, la mer, au Nord «Tramonti», à l'Est, Minori et à l’ouest, la Vallée «Arsiccia».
Une construction importante soit du point de vue historique que géographique est le château de S. Nicola, situé aux pieds de la colline du «Ponticcio», construit pendant la deuxième moitié du moitié du XV siècle et qui occupe une surface de 7500m2.
Admirable est l'Eglise de «S. Maria a Mare», dont il ne reste qu'une partie; c'est-à-dire une tour carrée, transformée en clocher; ce lieu sacré fut d'abord voué à «S. Michele» ensuite à la vierge, car un bateau provenant de Constantinople, pendant une tempête perdit, non loin du port de Maiori, une statue en bois de la Vierge qui fut ensuite retrouvée par les pécheurs du port.
Très belle la façade du dix-huitième siècle, et les trois portes dont la principale a des valves en bronze, ainsi que les pilastres recouverts de marbres très précieux, et le plafond à caissons dorés faits par l'artiste Alessandro Fulco en 1592. Intéressant est aussi un paliotto en albâtre avec des bas-reliefs, une sculpture en bois qui représente une Vierge à l'Enfant, que l'on attribue a Diego de Silo, en outre des coffrets et d'autres œuvres d'art.
Près du groupe de maisons appelé S. Pietro, se trouve le sanctuaire de «S. Maria delle Grazie», reconstruit après l'alluvion (1910), où l'on peut admirer le clocher et la façade du XVIIl siècle, un tableau du XVe siècle appelé «La Visitazione» et des fonts baptismaux en marbre (1200). Le couvent de moines Dominicains et l'Eglise vouée au S.S. Rosario furent construits en 1660 aux frais du riche Leonardo Russo échappé à la peste. En 1809 le Couvent fut fermé par les troupes de Napoléon; sa bibliothèque, où l'on peut encore admirer un portrait de Leonardo Russo fut saccagée.
Un couvent et son église sont consacrés à S. François d'Assise. Ils furent construits entre 1400 et 1430 environ; mais au cours des années suivantes, ils subirent de nombreux pillages, le premier par les Turcs en 1435. Ces derniers détruisirent une grande partie de la construction qui fut refaite l'année suivante. Toujours les Turcs, débarquèrent de 120 galées et détruisirent le couvent et l'église qui, ensuite, furent reconstruits et agrandis comme nous pouvons les admirer aujourd'hui. A partir de l'an 1558, l'église fut restaurée et la croisée agrandie. Deux ans plus tard, on refit l’entrée dont le portail en pierre de Andrea Frezza de Cava dé Tirreni, fut enrichi de la «Madonna del Soccorso» de Raimond Crispo. Les transformations apportées entre le XVII et le XIX siècle changèrent la façade qui avait été abimée pendant les tempêtes des 1631 et 1674; voir la voûte centrale avec le poutrage en bois fait par De Ponte.
Bien que Maiori dut subir deux ouragans (1735 et 1739), l'Eglise conserve encore le témoignage des civilisations des siècles passés, œuvre de valeur artistique et historique incontestable.
En effet, à l'intérieur, on peut admirer l'autel majeur de XVII siècle, la tombe de la famille Imperato, ‑le chœur en bois et les panneaux des disciples de Andrea Sabatini (500), le couronnement de la Vierge et S. Antonio et S. Bernardino exécutés par Giovanni de Gaeta. Digne d'attention est la Grotte de l'Annunziata, située aux limites de la ville, près de la mer; à l’intérieur, un petit lac saumâtre fut découvert en 1958.